Mon marathon de Paris 2025 : récit de Dimitri, travailleur au sein de l’ESAT HABILIS
Pour beaucoup, il s’agit d’un monde à part, un monde réservé à la performance sportive de haut niveau.
En effet, une course à pied de plus de 42 kilomètres en 6 heures maximum, cela semble être un effort surhumain.
Bien que le fait de finir un marathon reste une vraie prouesse, pour un sportif amateur, c’est possible.
Je m’appelle Dimitri. Et voici le témoignage de ma participation au Marathon de Paris 2025.
– Ma préparation
En ce début d’année 2025, j’ai lancé le pari fou de participer au Schneider Electric Marathon de Paris, qui a lieu le 13 avril.
Après la réalisation des tests médicaux pour la pratique du sport, je m’inscris à cette course le 14 janvier, ce qui me laisse 3 mois pour me préparer à l’événement.
Entre la réservation de l’hébergement sur place, l’acquisition du matériel pour la course à pied, la réadaptation de mon alimentation et les séances d’entraînement pour être prêt le jour J, je n’ai pas le temps de m’ennuyer.
Mon entrainement se compose de 3 petites sorties de 7 kilomètres en endurance fondamentale, d’une sortie longue de 20 kilomètres, et d’une séance de course alternant entre mon rythme « de croisière » et des accélérations de 6 minutes, une semaine sur deux.
Je dois donc effectuer 4 à 5 séances d’entraînement par semaine.
Il faut avouer que plus le rendez-vous parisien approche, plus je suis partagé entre ma fatigue, et ma détermination à accomplir la plus grande performance sportive de ma vie.
– De Dijon à Paris…
Les semaines passent et vient l’heure du départ de Dijon. Au matin du 11 avril, je prends le train pour Paris.
Ce jour-là, près de 500 000 visiteurs sont attendus à l’Exposition Running de Paris Expo. Arrivé là-bas, c’est le bain de foule! L’endroit est un véritable labyrinthe! Il me faut bien quelques heures pour récupérer mon dossard et atteindre la sortie.
Après un passage d’une journée dans mon département natal d’Eure & Loir avec ma famille et une ultime répétition de 5 Kilomètres de course, il est temps de rejoindre mon logement, situé au 4e arrondissement de la capitale.
À peine installé, je prends un dernier repas plein de glucides et de protéines. C’est la veille du marathon. Mes affaires sont prêtes. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la nuit est agitée.
Je pense à la ligne de départ. Les étape du parcours défilent dans ma tête. Ma gestion de course, le rythme à tenir au fil des kilomètres, ma stratégie pour les ravitaillements, tout ces détails déterminants occupent mon esprit.
– Le Jour J.
À 6h00, le réveil sonne. Je me prépare. Une fois prêt, un petit déjeuner m’attend. Vers 8h00, je quitte l’auberge de jeunesse qui m’accueille pour me rendre sur la ligne de départ.
Le départ a lieu en haut des Champs Elysées.
57 000 participants, dont 23 000 coureurs internationaux sont au rendez-vous. 145 nationalités différentes sont représentées, sans oublier les 250 000 spectateurs venus nous encourager.
L’organisation prévoit plusieurs sas de départ, répartis les uns derrière les autres, en fonction des objectifs de chacun.
Les « Élites » partent dans le premier sas avec pour objectif de terminer le marathon en 2h environ.
Dans les autres sas, on trouve les participants classés par objectif de temps. Derrière les « Élites », il y a les , »2h30″, les « 3h », les « 3h30 », les « 4h », et pour terminer le dernier sas qui est le mien, le « 4h30+ ».
Je sens que le moment du départ approche. les visages autour de moi sont tendus devant le parcours à réaliser.
Juste avant de démarrer, j’apprends que le vainqueur est déjà désigné. Ce dernier ne manque pas de préciser que le parcours lui paraît plus difficile que celui des années précédentes.
Sachant cela, je commence à réaliser l’ampleur de la performance à accomplir.
Les différents sas partent à l’aventure les uns après les autres. Puis vient le moment où mon sas entre dans la zone de départ.
La musique, l’ambiance générale, les gens… C’était vraiment fantastique de se retrouver parmi tout ce monde.
Le speaker nous encourage.
Entre pression, concentration, tension, stress, confiance et excitation, il n’est plus temps de reculer.
Dans ma tête, je pense aux heures, aux semaines passées, à toute cette préparation, tout ce temps à s’entraîner pour ce moment précis…
– 3! 2! 1! GO!!!!!
Ça y est! C’est parti! Le départ est lancé! Je commence à descendre l’avenue des Champs Elysées. Vient ensuite la place de la Concorde, L’Opéra Garnier, le Musée du Louvre. Les premiers kilomètres sont une véritable carte postale grandeur nature.
Mes foulées sont bonnes. Je me sens très bien. J’évite de me laisser emporter par cette ambiance de show musical à l’américaine qui nous accompagne tout au long des 10 premiers kilomètres…
– 10 kilomètres sont passés.
Je me sens de mieux en mieux. Aucune douleur, aucune fatigue… j’arrive sur la partie du bois de Vincennes. Cette partie est vraiment calme, sans musique. Un décor boisé nous accompagne jusqu’à la mi-course et la barre symbolique des 21 kilomètres. Ça y est ! j’y suis ! Le semi-marathon est validé. Je me sens encore très bien. Le parfum de la médaille se rapproche.
– 25 kilomètres sont passés.
Les premières douleurs se font sentir. Je reste confiant, tout en prenant garde à tenir un rythme assez tranquille. L’objectif est simple. J’entame les descentes et les montées des quais de Seine, le passage le plus technique et le plus difficile du parcours. Le but est de passer cette partie de course du 25e au 30e kilomètre sans que la douleur ressentie ne progresse trop.
– 30 kilomètres sont passés.
La douleur a inévitablement pris possession de mes muscles. Malgré tout, le ressenti est supportable. Je serre les dents. Je me concentre sur mon souffle, tout en pensant aux raisons qui me poussent à performer.
Je le fais pour moi, pour mes parents, pour mon fils, pour les gens auxquels je tiens.
À travers tout ça, c’est un message d’espoir, de confiance, de résilience et de courage que je veux faire passer.
À travers ce que je fais, je veux montrer l’exemple, prouver que tous autant que nous sommes, nous sommes capables de réaliser quelque chose de grand chacun dans un domaine.
Voilà ce que je me répète sans cesse au moment où j’affronte le fameux « mur du marathon ».
– Le Mur Du Marathon
Je suis au 34e kilomètres. Les quais de Seine sont passés, ainsi que la cathédrale Notre-Dame de Paris et la Tour Eiffel. C’est à ce moment-là que la chose la plus redoutée par les coureurs tente de me stopper.
Cette chose porte un nom. C’est le « Mur du Marathon ». C’est le moment où je ressens les muscles de mes jambes un par un. Je les sens me piquer. Je les sens me lancer. Je les sens me brûler.
Chacun de mes muscles jambiers me font trembler. Je ressens des douleurs inconnues auparavant. Mon cerveau me commande de marcher, de m’arrêter. C’est ainsi que le mur frappe.
C’est alors que commence le véritable marathon, la vraie épreuve, celle lors de laquelle la foi, le cœur et le mental entrent en action.
– Au-delà du Mur
Après 38 kilomètres parcourus, étrangement je me sens mieux. Il semble que le Mur ait cédé. Je tente de garder un rythme tranquille mais régulier.
Jusqu’au 40e kilomètre, je récupère petit à petit de meilleures sensations. À ce moment je sais que je franchirai la ligne d’arrivée.
– Le Sprint Final
40 kilomètres sont passés. Il n’en reste que deux. Les douleurs sont intenses. Tout à coup je sens qu’il m’arrive comme un regain d’énergie.
C’est le sprint final ! Quelque chose me pousse à remonter les places. Après une ultime foulée, un dernier effort, une dernière ligne droite, la ligne d’arrivée est franchie.
Les 42,195 kilomètres sont finis.
Un cri de soulagement retentit. Un sentiment d’accomplissement m’habite. C’est avec de la fierté, de la reconnaissance et une certaine humilité que je porte le maillot et la médaille que je suis venue chercher.
Bilan :
Je suis officiellement finisher du Schneider Marathon de Paris 2025, classé 52 019e / 57 000 en 5 heures 31 minutes et 12 secondes.
Le vainqueur de cette édition du Marathon de Paris 2025 chez les hommes est le Kenyan Bernard Biwott en 2 heures 05 minutes 25 secondes.
Chez les femmes, la gagnante de l’épreuve en 2025 est Éthiopienne Bedatu Hirpa en 2 heures 20 minutes 45 secondes.
L’édition de cette année 2025 a enregistré 60 000 inscrits, 57 000 coureurs présents sur la ligne de départ et 55 499 finishers.
Si l’on prend en compte les coureurs absents et les participants qui n’ont pas passé la ligne d’arrivée, on estime le nombre d’abandons à plus de 4000.
– Historique des records de l’épreuve
Il est à noter que chez les hommes, le record du monde du Marathon de Paris est détenu depuis l’édition 2021, par le Kenyan Elisha Rotich en 2 heures 04 minutes 21 secondes.
Chez les femmes, ce même record est détenu depuis 2022, par la Kenyane Judith Jeptum en 2 heures 19 minutes 48 secondes.
Article de Dimitri